Mise en liquidation judiciaire, l'entreprise Grandjean à Sainte-Suzanne (Doubs) est fermée depuis le 11 décembre. Les 35 salariés, la plupart âgés de plus de 50 ans, sont licenciés. Ils viennent seulement de toucher leur salaire de novembre versé par l'AGS (Association pour la garantie des salaires).

Durant des années, sous-traitants principalement d'Alstom, ils fabriquaient en dernier des éléments de planchers métalliques et des portes pour des TGV montés à Belfort.

Traquant partout la moindre économie à faire, Alstom transport a décidé de mettre cette entreprise en concurrence avec d'autres, pour imposer des prix moins chers, et ainsi de sacrifier les ouvriers de Grandjean.

Avant la liquidation, soi-disant pour redresser l'entreprise dans laquelle il n'a même pas laissé de quoi payer les salaires, le dernier patron, qui avait repris l'entreprise en 2011 (avec des aides publiques et des licenciements), a tenté d'imposer un accord prévoyant une baisse des salaires de plus de 20 % : 39 heures payées 35, pertes du treizième mois, de la prime de vacances, et modulation des horaires. Ce chantage a été refusé par tous les travailleurs.

Mais, insidieusement, la presse et le patronat local les ont tout de même accusés de n'avoir pas consenti tous les efforts nécessaires !

Quant aux élus et représentants du gouvernement, ceux proches de Moscovici ou de Montebourg, leur silence a été total sur cette fermeture, due essentiellement à la rapacité d'Alstom.