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- Lutte ouvrière n°2368
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Leur société
Pour une augmentation des salaires et des pensions
« Les salaires progressent malgré la crise et le chômage » : tel était le titre du journal les Échos du mardi 17 décembre. Des chiffres publiés vendredi 13 décembre par le ministère du Travail sont venus à point nommé justifier cette affirmation : l'indice du salaire mensuel de base de l'ensemble des salariés affiche une hausse de 1,6 % sur un an. Or, toujours selon ces mêmes statistiques, l'inflation ayant été limitée à 0,7 %, ce salaire de base aurait progressé de 0,9 % sur un an.
« Il y a effectivement en France une forme d 'inertie de l'évolution des salaires par rapport à l'activité. Le produit intérieur brut en valeur a progressé de 9,7 % entre 2007 et 2013 alors que sur la même période le salaire par tête a, lui, progressé de 13,6 % », déclarait un directeur de centre d'observation économique privé, à la direction duquel on trouve un vice-président de Rothschild Europe ou des directeurs de secteurs du Crédit agricole, de la BNP ou bien encore un directeur de la stratégie et évaluation des risques du groupe Total ; bref, une catégorie de « salariés » dont le salaire mensuel est plutôt au-dessus du salaire annuel de bon nombre d'ouvriers ou d'employés.
Ces représentants patronaux tirent ainsi, des statistiques sur l'augmentation en pourcentage du salaire moyen, la conclusion qui leur convient : les salariés seraient trop payés. Si cela est vrai pour les laquais du capital, ce n'est pas le cas pour la majorité des travailleurs. Mais que leur importe la réalité ; que leur importe si des millions d'ouvriers, d'employés, de femmes de ménage, de serveurs, de caissières contraintes à des temps partiels, de techniciens ou même d'ingénieurs voient leur pouvoir d'achat dégringoler ?
Cette campagne est une des armes utilisées par le patronat dans la guerre qu'il mène contre les salariés comme la suppression de primes, la suppression de jours de RTT, jours de travail gratuit, l'embauche de temps partiels et bien d'autres. Et l'augmentation des prix, quant à elle bien réelle - les chiffres de l'inflation officielle ne tenant pas vraiment compte de toutes les augmentations - finit de grever le budget des familles ouvrières.
Alors, les travailleurs doivent être convaincus de la nécessité de mettre en avant l'augmentation des salaires en fonction de celle des prix et, contre le chômage, l'interdiction des licenciements. C'est cette campagne-là qu'il faut opposer à celle, mensongère, des patrons.