Le collège Henri-Sellier compte plus de 500 élèves, mais un seul conseiller principal d'éducation (CPE) pour s'occuper d'eux. Depuis deux ans, les enseignants ont alerté en vain le rectorat sur cette situation anormale, à l'origine de difficultés croissantes. Cette année, la situation s'est dégradée rapidement à la suite de nombreux incidents non sanctionnés.

La pression s'est portée en premier sur les assistants d'éducation, la direction multipliant les reproches à leur égard. Ils ont décidé de se mettre en grève jeudi 12 décembre, rejoints le midi par l'ensemble des enseignants : en un instant, le ras-le-bol général a débordé !

Chaque jour, jusqu'au mardi 17, réunis en assemblée, le personnel a voté la grève à l'unanimité. Ces journées ont été l'occasion de discuter de tous les problèmes, y compris avec les parents d'élèves qui ont affirmé leur solidarité. Mardi, une réunion en présence d'un inspecteur de vie scolaire, demandée par les grévistes, a enfin permis de se faire entendre par la direction.

À une parente d'élève qui s'indignait du manque de moyens, l'inspecteur affirmait qu'il ne fallait pas compter sur un deuxième CPE ; ce qui est évidemment choquant. Cependant, les grévistes ont le sentiment d'avoir obtenu des avancées : grâce à la grève, le travail des assistants d'éducation a été reconnu et, déjà, les relations avec la direction ont pris un autre ton. Et surtout, la grève a montré à tous que l'action collective est une force.