Renault-Cléon (Seine-Maritime) : Les élections professionnelles, un reflet de la colère des salariés11/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2367.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Cléon (Seine-Maritime) : Les élections professionnelles, un reflet de la colère des salariés

Moins de neuf mois après la signature de l'« accord de compétitivité » imposé par la direction de Renault avec la complicité des syndicats signataires, et alors que les nouveaux horaires s'appliquent depuis le 1er novembre, le jeudi 5 décembre se déroulaient les élections professionnelles à l'usine Renault-Cléon.

Les travailleurs de Cléon ont donné une majorité absolue au syndicat CGT et à ses militants, qui ont été les seuls à proposer les débrayages et les journées de grève de décembre 2012 à la mi-mars 2013 à l'ensemble des travailleurs de l'usine, en lien avec les autres sites du groupe, pour tenter de faire reculer la direction.

À l'évidence, ce vote sanctionne les syndicats qui ont conclu un accord avec la direction. Celui-ci impose la suppression de plus de 8 000 postes sur le groupe, vole jusqu'à 21 jours de congés aux salariés de Cléon (salariés en 2 x 8 h). Il impose la poursuite de la décroissance des effectifs de l'usine, qui a déjà perdu 527 emplois CDI au cours des quatre dernières années, le blocage des salaires au cours des trois prochaines années, et des menaces sur l'activité Ingénierie.

Par rapport aux dernières élections de 2009, tous collèges confondus, le syndicat CGT progresse de 2,7 points en délégués du personnel (50,7 % des voix exprimées) et de 2,5 points au Comité d'entreprise (51,7 % des voix exprimées). Dans le collège ouvrier, c'est plus de 72 % des votants qui ont choisi la CGT et plus de 35 % dans le collège Etam (techniciens, employés, agents de maîtrise).

Ces élections, dans ce contexte particulier, étaient pour de nombreux travailleurs un moyen de continuer à exprimer leur refus des plans de la direction. À l'annonce des résultats, une atmosphère de victoire régnait dans les ateliers et dans les services : sourires complices, cris de victoire et la tête des mauvais jours des directeurs.

Ce ne sont évidemment pas des élections qui mettront un coup d'arrêt à la politique de la direction, mais cela fait plaisir de se retrouver nombreux avec ceux qui ne baissent pas les bras. Et le résultat est au moins le reflet de la colère et des inquiétudes de l'ensemble des salariés de Cléon.

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