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Police et justice : Chacun est « prévenu » selon son rang
Manuel Valls a annoncé le 11 décembre le limogeage de Christian Flaesh, suite à un coup de téléphone qui a fait trop de bruit. Le juge chargé de l'enquête sur le financement de la campagne électorale de Sarkozy devait en effet convoquer Brice Hortefeux, fidèle de l'ancien président et ex-ministre de l'Intérieur. Le commissaire Flaesch, nommé directeur de la police judiciaire parisienne par le même Hortefeux et toujours en poste, avait alors pris son téléphone pour prévenir amicalement son ancien chef et bienfaiteur.
Hélas, dans le cadre d'une autre affaire, l'ancien ministre était placé sous écoute par un service concurrent de celui de Flaesch. Le coup de téléphone ou plutôt les trois conversations amicales entre Hortefeux et Flaesch sont ainsi arrivées au journal Le Monde qui a publié l'histoire, suggérant qu'elle relevait de la guerre des polices. Le poste de directeur central de la police judiciaire devait en effet se libérer prochainement.
Quoi qu'il en soit de cette concurrence au sein de la police, le coup de fil à Hortefeux serait un procédé habituel. C'est en effet l'usage, paraît-il, que les responsables de la police préviennent les personnalités de leurs convocations chez les juges. Simple question de courtoisie, disent en choeur grands commissaires, juges spécialisés dans les affaires délicates, politiciens de haut vol, journalistes connus et patrons de grandes entreprises.
Les jeunes ou moins jeunes qui se font contrôler en allant acheter une pizza au coin de la rue, les syndicalistes que des juges somment de donner leur ADN pour le fichier des délinquants et les présumés coupables qui se font embastiller des mois sans avoir rien fait seront contents d'apprendre que, dans la police, la courtoisie est de rigueur.