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- Lutte ouvrière n°2366
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Leur société
Des groupes volaillers licencieurs... et bien subventionnés
Le marché du poulet export du Moyen-Orient serait, disent-ils, menacé par la concurrence de rivaux brésiliens et, à coups de licenciements, de menaces de fermeture et de restructurations, Doux et Tilly-Sabco veulent faire payer la sauvegarde de leurs profits aux salariés et aux éleveurs.
Le gouvernement se garde bien d'imposer à ces gros volaillers quoi que ce soit concernant la garantie de l'emploi de leurs salariés. Par contre, il les arrose de nouvelles subventions. Grâce à l'appui du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ils ont obtenu auprès du commissaire européen à l'agriculture le déblocage d'une enveloppe de 15 millions d'euros d'aides pour 2014. S'y ajoutent une subvention aux investissements de 7,5 millions de la part du gouvernement français et encore 4 millions d'euros au titre d'aide à la filière avicole, destinés aux fournisseurs, aux accouveurs, aux fabricants d'aliments et aux organisations de producteurs de poulets.
Entre les deux groupes rivaux, c'est à qui mangera l'autre. Pendant que les ministres tiennent guichet ouvert, les alliances se nouent et se dénouent avec les banquiers et autres capitaux avides de bons coups.
Dès que le groupe Doux, plombé par les dettes contractées au Brésil par sa filiale Frangosul, s'est retrouvé en redressement judiciaire, Tilly-Sabco, en accord avec des fabricants d'aliments du bétail, s'est porté candidat à la reprise de l'activité export de Doux. Son offre n'a pas été retenue. De son côté, la famille Doux a dû céder la main à la holding du financier Didier Calmels et négocier l'entrée au capital du groupe de son principal client saoudien. Mais elle n'a pas renoncé à l'ambition de pouvoir profiter demain d'une éventuelle défaillance de Tilly-Sabco.
Chaque fois qu'un nouveau montage émerge de telles tractations, on explique que cela va sauver l'emploi. Mais ceux qui sont licenciés restent sur le carreau et rien ne garantit que d'autres ne le seront pas demain. Il faut ôter à ces patrons le droit de mener leurs combines, et pour commencer interdire tout licenciement.