Les chiffres du chômage annoncés le 28 novembre seraient meilleurs que ceux attendus : il y aurait eu 20 500 chômeurs en moins en octobre et, sur les six derniers mois, la baisse du chômage des jeunes de moins de 25 ans serait de 4,5 %. Hollande, qui ne croyait plus apparemment à « l'inversion de la courbe du chômage d'ici la fin de l'année » qu'il a promise sur tous les tons, a pu se féliciter de ce qu'il a présenté comme le résultat de « la mobilisation pour l'emploi ». Mais qui peut croire que le chômage recule quand, la même semaine, on a appris, entre autres, la mise en faillite de Mory Ducros avec 7 000 emplois menacés ? D'ailleurs des experts internationaux (OCDE, FMI, etc.) annoncent que la hausse du chômage va se poursuivre en France en 2014.

En réalité, la baisse ne concerne que les chômeurs de catégorie A, c'est-à-dire n'ayant eu aucune activité salariée durant le mois. Ils étaient encore au nombre de 3 270 000 inscrits à Pôle emploi, malgré les emplois aidés, malgré toutes les radiations administratives en augmentation et qui permettent, par un jeu d'écriture, de faire baisser artificiellement les chiffres, quand ce n'est pas une erreur de SFR cet été qui avait fait disparaître 50 000 chômeurs... En fait, en ajoutant les chômeurs de toutes les catégories A, B et C, c'est-à-dire ceux n'ayant eu aucune activité et ceux ayant eu une activité réduite, on a compté 39 600 inscrits supplémentaires en octobre à Pôle emploi, soit 4,88 millions au total. Si on inclut les territoires d'outre-mer, on arrive à 5,18 millions de personnes, un record.

Derrière les déclarations optimistes du gouvernement et la présentation fallacieuse des chiffres, la vérité, c'est que le chômage touche des millions de familles et ne montre aucun signe réel de diminution.