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- Lutte ouvrière n°2365
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Leur société
Les patrons en campagne pour la baisse de « charges »
Il a en ligne de mire, d'après le journal Les Échos du 25 novembre, les cotisations patronales qui financent les allocations familiales, soit 36 milliards d'euros.
Il faut rappeler que ce qu'on a coutume d'appeler « charges », ne désigne pas autre chose qu'une partie du salaire, le salaire différé en quelque sorte, autrement dit ce que les patrons devraient verser aux travailleurs s'ils ne le versaient pas (quand ils le font) aux différentes caisses. Baisser les charges sociales, c'est voler une partie de ce qui doit revenir au travailleur.
Et comment cette baisse des charges envisagée par le Medef pourrait-elle être compensée ? Pour Pierre Gattaz, la hausse de la TVA serait la meilleure solution. Les Geoffroy Roux de Bézieux et autre Gattaz ont des dents longues et bien aiguisées. Mais, comme à l'accoutumée, ils voudraient faire avaler à la population que tout cela est dans l'intérêt de tous, et en particulier... de ceux qu'on va ponctionner. Comme toujours, des statistiques ont surgi à point nommé : ainsi, le taux de charges français s'élèverait à 51,7 % et serait le plus élevé d'Europe, devant la Belgique (50,3 %) et l'Italie (43,4 %). Voilà qui expliquerait les difficultés des entreprises et la montée du chômage !
Depuis vingt ans, c'est une antienne régulièrement reprise à la fois par le patronat, nombre d'économistes et les différents gouvernements, jusqu'à celui de Ayrault-Hollande : réduire les charges et baisser le prétendu coût du travail devrait permettre aux patrons d'embaucher. Mais depuis vingt ans, les « charges » n'ont pas cessé de diminuer, et le chômage, lui, n'a pourtant pas cessé d'augmenter. Et tout récemment, le CICE n'a pas empêché un seul licenciement.
Alors, ce qui est une charge pour la société, ce ne sont pas les salaires des travailleurs qui créent la richesse, mais la rapacité des patrons.