Les organisations syndicales tentent de reprendre la main après le succès de la manifestation du 2 novembre à Quimper, où entre 15 000 et 30 000 personnes avaient manifesté contre les suppressions d'emplois et contre l'écotaxe.

L'appel des organisations syndicales affirmait la volonté de se démarquer du patronat qui, sans se soucier des salariés et de leurs emplois, aspire à recevoir des aides dans le cadre du « pacte d'avenir pour la Bretagne » annoncé par le gouvernement. Mais cet appel n'était pas sans ambiguïté pour autant. Il appelait à se mobiliser, le pacte d'avenir étant insuffisant et nécessitant d'être accompagné d'un pacte social. Les organisations syndicales, sauf FO, sont toutes entrées dans les négociations sur le « pacte d'avenir » annoncé par Ayrault.

Elles voulaient surtout se démarquer du mouvement des « bonnets rouges » et des mobilisations contre l'écotaxe : « Nos organisations sont pleinement solidaires des salariés actuellement victimes des licenciements. (...) Pour autant, face aux manoeuvres de récupération de cette détresse, nos organisations dénoncent les discours et postures réactionnaires et affirment leur refus de la violence et du vandalisme, de la destruction de biens publics à ce jour impunie. » Il s'agissait bien de montrer leur respectabilité au gouvernement !

Les manifestations ont rassemblé 1 100 personnes à Lorient, en présence des deux leaders syndicaux de la CFDT et la CGT, Berger et Le Paon, 800 à Saint-Brieuc, 2 500 à Morlaix et 1 600 à Rennes. Elles étaient essentiellement composées de militants. Le ton des manifestations était contre les patrons. Mais dans les discussions, beaucoup critiquaient aussi le gouvernement. Les pancartes de Lutte Ouvrière dénonçant le grand patronat mais aussi le gouvernement ont été vues et appréciées par une partie au moins des manifestants. Et ces manifestations dipersées posent bien le problème de la politique des directions syndicales.