D'après la Coface, organisme de crédit et d'assurance pour les entreprises, le nombre de faillites d'entreprises, entre novembre 2012 et octobre 2013, s'est élevé à 62 431, en hausse de 4,3 % par rapport aux douze mois précédents. Cela correspond à une perte de près de 200 000 emplois, essentiellement dans les petites et moyennes entreprises.

Une étude d'un autre organisme (Altares) confirme que, sur les trois premiers trimestres de 2013, 90 % des entreprises en cessation de paiement comptent moins de dix salariés et, parmi elles, presque la moitié n'ont aucun employé. En dehors du secteur agricole, l'augmentation des faillites concerne les entreprises tournées vers les consommateurs, dont beaucoup disposent d'un budget de plus en plus restreint : ce sont les commerces de détail dans les produits de bricolage, d'équipement du foyer, dans l'alimentaire, dans l'habillement, mais aussi les services à la personne, la restauration, qui concentrent près d'une défaillance sur dix, ainsi que les petites entreprises du bâtiment.

On a régulièrement droit à des publicités pour la défense de l'artisanat, « premier employeur » du pays. Les cellules de reclassement des grosses entreprises qui licencient proposent aux salariés licenciés de créer leur entreprise, comme si c'était une solution miracle. Mais cela ne fait que différer l'inscription à Pôle emploi. Les statistiques pour 2013 révèlent que le tiers de ces créations débouchent sur une faillite avant trois ans, et qu'une sur deux disparaît au bout de cinq ans. « Créez votre entreprise », c'est la dernière étape avant la ruine et l'inscription à Pôle emploi.