Un rapport officiel révèle que la moitié de ceux qui ont droit au RSA ne le demandent pas. Même chose pour les tarifs sociaux des transports ou pour les aides de l'assurance-maladie à l'obtention d'une complémentaire santé. D'après ce rapport, des dizaines de milliers de personnes ne reçoivent pas ces aides, le plus souvent parce qu'elles ignorent y avoir droit.

La situation n'est pas nouvelle. Année après année depuis la fin 2008, date de création du RSA, les rapports s'empilent qui dénoncent le même phénomène. Au total, les allocations non réclamées s'élèveraient à plus de cinq milliards d'euros. L'État profite d'ailleurs de la situation. Constatant ce phénomène, il a pioché dans le FNSA, le fonds destiné au financement du RSA, pour payer d'autres dépenses, comme la prime de Noël versée une fois l'an en plus du RSA-socle, ou bien le RSA jeunes, dont une partie aurait dû être prise en charge par les conseils généraux.

Le patronat et les politiciens n'ignorent évidemment rien de cette situation. Et s'ils prétendent que les pauvres abusent des aides sociales, c'est pour faire oublier que les vrais assistés ce sont les nantis, les capitalistes, abreuvés de cadeaux par tous les gouvernements.