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Dans les entreprises
Les superprofits de Continental
Il est établi aujourd'hui, et pas seulement par les travailleurs qui l'ont toujours proclamé, que la fermeture de l'usine de Clairoix en 2009 avec ses 1 113 licenciements, comme tous les licenciements organisés par le groupe Continental depuis cette date, n'avaient aucune justification économique. En 2013, successivement, le tribunal administratif d'Amiens, le juge départiteur du conseil des prud'hommes de Compiègne et enfin la Cour de cassation ont jugé que les licenciements à Clairoix mais aussi à Rambouillet et ailleurs n'avaient aucun fondement.
Fin septembre, c'est le président du directoire du groupe Continental lui-même qui a expliqué que depuis 2008, depuis sa prise de contrôle par le groupe Schaeffler, Continental avait connu une hausse continue de ses profits, pour atteindre aujourd'hui les plus hauts résultats de toute son histoire. En 2013, les actionnaires ont bénéficié d'une hausse de 50 % de leurs dividendes sur les comptes de l'année précédente. Pour la seule division pneumatique, qui rapporte les deux tiers des profits du groupe, on annonce aujourd'hui une hausse de... 19 % avec un profit de 1,02 milliard au troisième trimestre 2013. L'année passée, le taux de rentabilité de cette division atteignait les 20 %. D'ailleurs, la Bourse de Francfort, où Continental est considéré comme une des quatre entreprises les plus rentables d'Allemagne, a vu régulièrement monter le cours de l'action depuis 2009. Ce trop-plein de profits s'est fait au prix de milliers de licenciements. Mais cela ne suffit pas aux actionnaires et cet été Continental a annoncé la fermeture de l'usine de Bizerte en Tunisie, avec ses 400 salariés, et les emplois de 3 000 salariés de deux usines en Allemagne sont aussi menacés.