Le plan de « résistance économique » de Montebourg : Un nouveau cadeau au grand patronat20/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2364.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Le plan de « résistance économique » de Montebourg : Un nouveau cadeau au grand patronat

Mercredi 13 novembre, Montebourg a présenté les « mesures d'urgence » que le gouvernement comptait mettre en oeuvre pour venir en aide aux entreprises en difficulté. Sans doute voulait-il désamorcer le début de mobilisation de centaines de salariés touchés par les plans de licenciement de ces dernières semaines. Mais une fois encore, il n'est pas question pour le ministre de l'Industrie de s'attaquer aux patrons licencieurs et d'interdire les licenciements. Au contraire, il s'apprête à faire de nouveaux cadeaux sonnants et trébuchants à de grands patrons.

L'État va emprunter 300 millions d'euros sur les marchés financiers pour les prêter ensuite, à taux réduit, aux entreprises dites en difficulté. Oh bien sûr, Montebourg fait mine de poser certaines conditions : ces prêts devront être remboursés, ils ne seront pas accordés aux entreprises relevant de grands groupes... Mais l'annonce des premières entreprises qui devraient recevoir cette nouvelle aide montre ce qu'il en est en réalité.

FagorBrandt est sur la liste, car placée en redressement judiciaire, avec 1 900 salariés menacés de licenciement. C'est une filiale du groupe électroménager Fagor Electrodomesticos, n°5 mondial dans son secteur, et qui s'est enrichi ces dernières années en rachetant ou fermant de nombreuses entreprises. Arc International, spécialisée dans les arts de la table, est aussi concernée par le plan de Montebourg. Elle annonce un important déficit cette année, contraint plus de 5 000 salariés au chômage partiel, mais elle a été très prospère, et elle a aussi vendu et acheté diverses entreprises à l'international. La famille Durand, qui la possède, compte parmi les 200 plus grandes fortunes en France. Enfin, Kem One devrait aussi bénéficier de la nouvelle aide. Cette entreprise aujourd'hui en cessation de paiement, avec 1 300 salariés dans l'incertitude quant à leur avenir, a été cédée par Arkema en juillet 2012 à une sorte de Tapie américain, Gary Klesch, spécialisé dans le rachat, le dépeçage et la mise en faillite d'entreprises. Arkema, la branche « chimie » du groupe Total, a laissé Klesch faire le sale travail. Arkema et Total auraient pourtant les moyens de réintégrer les activités de Kem One et de ne laisser aucun travailleur sur le carreau.

Une fois encore, le gouvernement vole au secours de grands patrons qui ferment certaines de leurs entreprises uniquement dans le but d'augmenter encore leurs profits.

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