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Dans les entreprises
Ikea France - Plusieurs dirigeants mis en examen : Des espions dans vos meubles
Depuis le début du mois, plusieurs dirigeants de la branche française du géant suédois du meuble Ikea, parmi lesquels deux directeurs généraux et un directeur financier, ont été mis en examen dans le cadre d'activités illicites d'espionnage des salariés et des clients.
Ces cadres dirigeants se seraient renseignés illégalement sur les antécédents judiciaires de leurs salariés comme de leurs clients. Une plainte a été déposée, en mars 2012, par des salariés du groupe « pour utilisation frauduleuse de données personnelles ». La police a effectué plusieurs perquisitions dans différents points de vente à travers la France ainsi qu'au siège social d'Ikea France à Plaisir (Yvelines). Des documents et des ordinateurs ont été saisis.
Depuis que cette enquête a commencé, une dizaine de responsables d'Ikea, dont un responsable de la gestion du risque, ont été mis en examen, ainsi que quatre policiers, dont des gradés, qui arrondissaient leurs fins de mois en consultant le Stic, le fichier de la police, pour renseigner Ikea sur les antécédents judiciaires et les comptes en banque des candidats à l'embauche et des salariés.
Les dirigeants d'une entreprise qui paye des salaires de misère à ses employés, et leur refuse des augmentations sérieuses de salaire, payaient 80 euros chaque consultation du Stic. Ce système de flicage avait commencé il y a une dizaine d'années, avant d'être dévoilé en 2012. Les syndicats avaient alors dénoncé des pratiques qui servaient aussi à faire pression sur les salariés les plus combatifs.
Depuis que ce scandale a éclaté, la direction du groupe s'est publiquement désolidarisée de ces pratiques, en faisant mine de croire à des errements individuels. Mais, outre qu'Ikea n'est pas la seule entreprise à pratiquer ainsi, l'argent qui rémunérait les informateurs ne sortait pas de la poche des cadres aujourd'hui mis en cause, mais bien de la caisse d'Ikea.
En attendant les suites judiciaires qui seront données à cette affaire, il faut bien constater que, dans une entreprise qui se prétend éthique et placerait au sommet de ses valeurs fortes « le respect de la vie privée », ça l'affiche plutôt mal !