La Société générale a annoncé le 7 novembre ses résultats du troisième trimestre, soit près de trois milliards d'euros pour les neuf premiers mois de l'année 2013.

Dans la presse et sur les ondes, le PDG s'est félicité que la banque ait pu enregistrer un résultat net multiplié par six en un an, et que les objectifs fixés aux banques pour 2015 par l'Union européenne, suite à la crise des subprimes, soient presque atteints. Vis-à-vis du personnel, il est resté plus discret. Et pour cause, puisque le même jour était rendu public un nouveau plan « social » supprimant encore 400 postes dans une filiale, la SGSS (Société générale securities services). Ces 400 suppressions viennent s'ajouter aux 1 450 déjà effectuées ces deux dernières années.

Depuis des mois, la direction explique qu'en ces temps difficiles la transformation de la banque est obligatoire. Cela justifie à ses yeux les suppressions de centaines de postes, toutes les réorganisations, les transferts et fusions d'activités, les fermetures d'agences. Elle explique que c'est là un mal nécessaire, tout comme elle juge nécessaire l'absence d'augmentation collective des salaires.

La direction est néanmoins parvenue à trouver de l'argent pour rémunérer les actionnaires, ouvrir une nouvelle salle de marchés dernier cri – c'est l'immeuble le plus cher de la Défense – et octroyer au PDG Frédéric Oudéa une rémunération de 2,2 millions d'euros en 2012, avec une part variable qui a augmenté de 75 %.

Ce n'est pas la crise pour tout le monde !