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- Lutte ouvrière n°2363
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Leur société
La note de la France est abaissée... celle des travailleurs est salée
La droite a poussé de hauts cris sur la catastrophe que représenterait la politique de Hollande, sans pouvoir, et pour cause, préciser en quoi elle était différente de celle qu'avait menée Sarkozy.
Les membres du gouvernement, Ayrault en tête, ont affirmé que l'agence n'avait pas pris en compte toutes les réformes, que certaines n'avaient pas encore donné tout leur effet et que, de toute façon, la note restait excellente. Hollande, quant à lui, a sobrement affirmé que le cap serait tenu.
La surprise est venue d'où on ne l'attendait pas. Des commentateurs proches des milieux patronaux ont affirmé en substance dans le journal La Tribune que Standard and Poor's était mal informée. En effet, écrivent-ils, l'agence de notation pointe la trop grande rigidité du marché du travail, alors que le gouvernement l'a justement rendu plus flexible par l'accord du 11 janvier 2013. Et de poursuivre en affirmant que Standard and Poor's ne tient pas compte du fait que désormais, et grâce au gouvernement, les accords d'entreprise peuvent baisser les rémunérations et revoir la durée du travail. Enfin, cerise sur le gâteau pour les patrons, les plans de licenciements sont désormais sécurisés par l'administration.
Tout ce beau monde est bien d'accord sur le fond : il s'agit de rançonner tant et plus les travailleurs pour assurer les profits des groupes capitalistes. Le gouvernement s'y emploie et les commentateurs « objectifs » du patronat trouvent que Standard and Poor's a mauvaise grâce de ne pas le reconnaître. À moins que l'agence de notation ait tout simplement voulu indiquer la voie à suivre par le gouvernement, voie dans laquelle il s'est déjà fortement engagé.