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- Lutte ouvrière n°2363
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Leur société
La BCE baisse ses taux pour le plus grand profit des banques
Officiellement, cette mesure serait justifiée par le ralentissement brutal de l'inflation en octobre dans la zone euro, passée de 1,1 % à 0,7 % par an, et par la révision à la baisse, par la Commission européenne, des perspectives de croissance économique de la zone euro.
La mesure est censée inciter les banques à répercuter cette diminution de taux d'intérêt sur leurs prêts aux entreprises et aux ménages, donc à inciter les unes à investir et les autres à consommer, et à favoriser ainsi la reprise promise de l'activité économique.
Les baisses antérieures du taux directeur de la BCE – passé en plusieurs étapes (14 exactement) de 3,75 % en 2008 à 0,50 % en mai dernier – n'ont incité ni les banques à desserrer le robinet du crédit, ni les entreprises à investir. Et elles n'ont pas empêché l'économie de la zone euro de s'enfoncer dans la récession et le chômage d'exploser.
En fait, la nouvelle baisse est un nouveau cadeau sans contrepartie et sans condition aux banques et donc aux marchés financiers. Elle n'aura pas d'autre résultat que les baisses de taux de la BCE qui l'ont précédée : alimenter la spéculation, augmenter les profits des banques, les dividendes de leurs actionnaires et les salaires extravagants de leurs patrons.
Un cadeau aux banquiers n'arrivant jamais seul, le président de la BCE a aussi annoncé par la même occasion qu'il avait décidé de prolonger les « allocations de liquidités » illimitées – ces perfusions pour banquiers en manque d'argent – sous la forme de prêts à taux (très) bas à une semaine, un mois et trois mois. Prévues initialement pour prendre fin en juillet 2014, ces facilités de financement seront donc prolongées « aussi longtemps que nécessaire et au moins jusqu'au 7 juillet 2015 ».
On comprend que « la Bourse, à Francfort comme à Paris, a réagi avec enthousiasme à la décision de la BCE », comme le rapporte la presse. Pour les populations européennes, en revanche, cela n'augure évidemment rien de bon. Car cela veut dire que la crise est bien loin d'être finie.