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- Lutte ouvrière n°2363
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FagorBrandt, Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) : Où mène la logique du profit
L'usine FagorBrandt de Saint-Jean-de-la-Ruelle, qui emploie 530 personnes, est en chômage total depuis le 14 octobre. Entre 150 et 200 salariés se sont rassemblés à Orléans vendredi 8 novembre, malgré une pluie battante. Il y avait en majorité des ouvriers mais aussi des employés, ainsi que des chefs et des cadres, car il est clair que personne n'est à l'abri.
Les élus locaux PS et UMP ont affiché pour l'occasion une touchante unanimité, apportant un vague soutien, sans s'éterniser cependant. Le conseil régional, quant à lui, a jugé opportun de distribuer des parapluies ornés de son logo. Mais les paroles rassurantes de ces gens-là, relayées par les organisations syndicales disant que l'usine serait le fleuron du groupe et, de ce fait, peut-être moins menacée que les autres sites, ne valent pas mieux que les propos lénifiants du préfet de région qui, à l'adresse de la délégation, n'a su que vanter un « savoir-faire français » à préserver, pour conclure que le ministère suivait l'affaire...
Tout cela n'est que de la poudre aux yeux. Agiter le tricolore est d'autant plus grotesque que les travailleurs de l'usine, pour beaucoup immigrés, savent qu'une partie des éléments des appareils de cuisson viennent des quatre coins du monde. Mais il est plus facile de propager des balivernes malsaines sur le « produire français », que de se prononcer sur les seules véritables mesures adaptées à la situation : l'interdiction des licenciements ; la publication intégrale des comptes des filiales comme ceux de la maison-mère ; la confiscation des avoirs de tous les actionnaires qui, depuis des décennies, se sont constamment enrichis sur le dos des travailleurs.
Et aujourd'hui ce sont ces mêmes travailleurs qui devraient perdre leur gagne-pain ? Ce sont des chaînes de production de biens utiles (fours, tables de cuisson...) qui devraient être arrêtées ? Et tout cela pour préserver la fortune de quelques profiteurs, comme cela avait déjà été le cas lors de l'éphémère passage de l'usine dans le giron de Moulinex, de triste mémoire.
Le tribunal de commerce de Nanterre a fixé au 13 décembre la date limite de dépôt des offres de reprise. Les salaires doivent encore être versés, mais qu'en sera-t-il ensuite ? En tout cas, pas plus à Saint-Jean-de-la-Ruelle qu'ailleurs, la compassion des politiciens ne suffira à préserver les emplois. Contre la logique du profit et ses effets, logique qui n'est pas plus espagnole que française mais bien 100 % capitaliste, il n'y a que la pression de la colère ouvrière qui pourrait faire reculer tous ces patrons avides de profits.