Mercredi 30 octobre, de nombreux travailleurs du site BASF à Huningue ont manifesté en ville, une semaine après l'annonce de 140 suppressions d'emplois sur un effectif de 240. Ils se sont également adressés aux travailleurs frontaliers en distribuant des tracts aux frontières allemande et suisse toutes proches. Ils craignent que le site lui-même soit menacé et les promesses d'investissements de la direction ne leurrent personne. Quant aux indemnités, BASF, le numéro un mondial de la chimie, se contente de proposer... le minimum légal.

Une semaine auparavant, la direction de BASF avait annoncé son intention de supprimer 650 emplois d'ici 2017, dont 140 à Huningue, et la fermeture d'un site de production en Écosse employant 143 personnes. La raison invoquée est « une forte baisse de la demande des additifs pour huiles et lubrifiants entraînée par la concurrence asiatique ». BASF ne manque pas de culot alors qu'il possède lui-même plusieurs usines en Asie. Cette production sera délocalisée de Huningue au site allemand de Lampertheim.

Fin 2014, il ne devrait plus y avoir que 102 travailleurs sur le site de Huningue, alors qu'ils étaient 500 en 2009. Et tout cela, comme le rappellent les représentants syndicaux, alors qu' « il n'y a pas de problèmes économiques ». En effet le groupe BASF a fait l'an dernier 72,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires, en hausse de 7 %, et a réalisé un bénéfice de 4,87 milliards d'euros.

Le seul problème qui se pose en réalité est la rapacité des actionnaires, à laquelle les travailleurs devront opposer leur droit à conserver leur emploi et à en vivre correctement.