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- Lutte ouvrière n°2360
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Leur société
Valls aux Antilles : Un petit tour et puis s'en va
Officiellement, Valls était venu pour apporter des solutions à la recrudescence de la délinquance et de la criminalité en Martinique et en Guadeloupe. Fait tragi-comique, le jour même de son arrivée en Guadeloupe, la presse locale titrait sur une agression au coutelas commise par... le frère de Victorin Lurel, ministre de l'Outre-mer.
Il est vrai que la situation est inquiétante : cinquante assassinats depuis le début de l'année dans les deux îles, braquages quasi quotidiens, vols à main armée, détention et trafic de stupéfiants parmi les jeunes, violences domestiques. Tous ces faits font la une de l'actualité depuis des mois. On en connaît très précisément la cause : le chômage endémique avec son lot de pauvreté et de désespérance, 57 % chez des jeunes de moins de 25 ans n'ont aucun emploi. Mais Valls n'a pas eu un mot sur le chômage ni sur le reste puisqu'à l'entendre il n'était pas venu « avec une baguette magique », une manière de dire qu'il ne pouvait rien faire. À bout d'argument, il a été obligé de dire quand même une vérité : les moyens supplémentaires en hommes et en matériel pour le maintien de l'ordre ne serviraient à rien. Il faut, a-t-il dit, privilégier la qualité des services à la quantité. Et de proposer l'élargissement de la zone de sécurité prioritaire (la ZSP) à Baie Mahault, commune de l'agglomération de Pointe-à-Pitre, seule mesure concrète de son voyage. Et toujours rien sur l'emploi !
En revanche, Valls n'a pas été avare dans la comédie du « grand papa blanc », avec des propos du genre : « La métropole ne vous oublie pas », « On s'occupe de vous », « Les Antilles sont une chance pour la France. »
Bref, Valls est venu sous les tropiques soigner son évolution de carrière. Pour les Guadeloupéens et les Martiniquais, ce fut une visite pour rien. Sitôt arrivé, sitôt reparti,...sitôt oublié.