Devant le tribunal d'instance de Riom, mardi 15 octobre dès 10 heures, des délégations de nombreuses entreprises du Puy-de-Dôme se sont rassemblées autour d'un immense barnum décoré de drapeaux de la CGT. Il s'agissait de manifester contre le projet de réforme des retraites voté le jour-même à l'Assemblée nationale mais également de soutenir un travailleur, délégué syndical CGT chez Valeo Système d'Essuyage, équipementier automobile à Issoire, qui passait l'après-midi en cour d'appel.

La direction de Valeo faisait appel d'un jugement en Prud'hommes annulant une semaine de mise à pied de ce militant pour avoir divulgué aux travailleurs de l'entreprise ce qui se tramait dans leur dos !

L'affaire remonte à 2009. Au sortir d'un CCE, la direction de Valeo Issoire menaçait d'un nouveau plan de licenciements alors que fin 2008, elle avait déjà annoncé 5 000 suppressions d'emplois dans le monde, dont 1 600 en France. À Issoire, il y avait déjà eu 49 licenciements. Pourtant, la situation financière de l'entreprise indiquait des bénéfices et la bonne santé de Valeo. Le militant dénonçait le chantage de la direction, en montrant par les chiffres dont il avait connaissance en quoi les travailleurs de Valeo n'avaient à subir ni le chantage, ni les menaces de la direction. Celle-ci a alors sanctionné ce militant pour avoir divulgué des informations prétendument confidentielles et pour en avoir informé la presse.

Ainsi, aujourd'hui, un délégué qui dénonce les mauvais coups du patron devant ses camarades est considéré comme coupable et peut être traîné devant un tribunal. Des centaines de travailleurs étaient cependant présents à Riom pour exprimer ce qu'ils pensaient de cette justice taillée sur mesure pour les patrons.