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Nestlé, Beauvais : La direction veut faire les poches des ouvriers
Nestlé Beauvais, ce sont 550 salariés qui fabriquent des glaces en cornet, en moyenne 1 million de cônes par jour, des bûches glacées, des Mystères et des glaces en boîtes d'un litre. Un service spécial, la Pasto, prépare la crème de base, le « mix », qui est ensuite refroidie et conditionnée sur les lignes de production. Ce service de 20 personnes fonctionne jour et nuit. Une équipe de nuit de 24 « hygiénistes » nettoie les lignes. Ces deux services travaillent la nuit du dimanche au lundi afin que la production puisse démarrer le lundi matin. Ils bénéficient de primes de nuit de 25 % et de primes supplémentaires de 25 % pour la nuit du dimanche à lundi.
La direction entame des discussions afin, dit-elle, de « réduire les coûts de production » en réorganisant le travail des équipes de manière à supprimer le travail du dimanche soir et à diminuer fortement le travail de nuit en semaine. Cela représenterait des pertes mensuelles de primes de plusieurs centaines d'euros. Et elle a le culot de présenter cela comme une amélioration pour la santé des ouvriers et puis, dit-elle, c'est quand même mieux de passer son dimanche en famille qu'au travail ! Certes mais depuis les quelque quarante ans que l'usine fonctionne ainsi, elle aurait pu s'en apercevoir plus tôt !
Aucun des travailleurs concernés ne peut admettre de perdre le tiers ou le quart de sa paye. À l'annonce de ce projet au début octobre, la production de « mix » a été fortement ralentie, si bien que plusieurs lignes de production n'ont pas pu tourner dans les jours qui ont suivi.
L'usine Nestlé de Beauvais n'est qu'une toute petite unité du groupe Nestlé qui compte 300 000 salariés. Mais chacun a conscience que l'aggravation des conditions de travail et la dégradation des salaires permettent au groupe d'accroître son chiffre d'affaires année après année et de dégager des profits annuels qui se comptent en milliards d'euros.