Juste après que l'expulsion de la jeune Leonarda eut suscité un vif sentiment de réprobation et d'injustice parmi les lycéens, une information a été répétée en boucle : le père de la jeune fille aurait menti sur les lieux de naissance de sa femme et de ses enfants.

Quoi d'étonnant ou même d'anormal, à ce que le recours à de fausses déclarations, à des papiers falsifiés, etc., sont aujourd'hui quasiment obligatoires pour tenter de passer à travers les mailles du filet ? S'il n'y avait pas d'obstacles à la circulation des travailleurs, il n'y aurait pas de travailleurs « sans papiers », en situation illégale. La loi et les règlements sont autant de barrages pour les empêcher tout simplement de vivre un peu. De même, c'est bien parce que la recherche d'un emploi relève du parcours du combattant que des chômeurs en viennent à requalifier en emploi salarié un stage bénévole dans une entreprise, ou à essayer de se rajeunir sur leur CV dès lors qu'ils approchent la cinquantaine.

De tels mensonges ne peuvent pas remplacer un combat collectif. Ils ne sont que des moyens de débrouille, et de plus en plus souvent de survie. En tout cas, ils n'ont rien de commun avec les mensonges d'un Valls, d'un Hollande, d'un Copé ou d'un Sarkozy, qui eux ont trompé et trompent encore sciemment des millions de travailleurs.