Budget de la Sécurité sociale : Fausse discussion pour un faux « trou »23/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2360.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget de la Sécurité sociale : Fausse discussion pour un faux « trou »

Mardi 22 avril, les députés ont commencé à discuter du budget de la Sécurité sociale et des manières de boucher son « trou » désormais perpétuel. Les passes d'armes habituelles sont attendues entre gauche et droite mais rien qui s'attaque aux véritables causes du déficit.

L'objectif annoncé du gouvernement est de faire passer le déficit de la Sécurité sociale sous la barre des 13 milliards d'euros. Pour cela, il prévoit plus de 4 milliards de nouvelles ressources et plus de 4 milliards d'euros d'économies dont les trois quarts pour la branche maladie.

Au registre des économies, il est question d'une baisse du prix des médicaments pour un milliard d'euros. Alors déjà, certains partent en guerre contre « les coups sévères » portés à l'industrie du médicament, se lamentent sur « la mise en danger » de cette industrie, « la perte de confiance des investisseurs » et fourbissent ainsi leurs armes pour leur chantage à l'emploi.

Toujours au chapitre des économies, 600 millions d'euros sont prévus par la « maîtrise médicalisée des dépenses », c'est-à-dire en clair, la limitation des soins pour ceux qui en ont besoin ; 800 millions d'économies devraient être obtenus en reportant la revalorisation des retraites de janvier à octobre, c'est-à-dire sur le dos des retraités ; 440 millions proviendront d'un tour de vis dans la gestion des hôpitaux et 500 autres millions sur les frais de gestion des organismes de sécurité sociale. Ce sont donc les malades, les personnels des hôpitaux et salariés des organismes de la Sécurité sociale qui vont faire les frais des économies prévues par le gouvernement.

Il en va de même des nouvelles recettes. Un milliard d'euros sont attendus de la baisse du quotient familial et un autre milliard de la déclaration et donc la fiscalisation de la part des complémentaires santé payée par les employeurs. Et c'est 1,7 milliard que devrait rapporter, à elle seule, la hausse des cotisations vieillesse. Alors la discussion sur la taxation du Red Bull et autre boisson énergisante, à hauteur d'un euro par litre c'est-à-dire pour un apport espéré à soixante petits millions d'euros est véritablement un bobard uniquement destiné à alimenter les discussions à l'Assemblée et les commentaires journalistiques.

Si depuis maintenant plusieurs décennies, « trou de la Sécu » il y a, c'est à cause du chômage. C'est le chômage qui entraîne un énorme déficit de recettes dans les caisses et ce sont les innombrables exonérations de cotisations patronales qui approfondissent encore ce « trou ».

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