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Leur société
Alimentation : Le gâchis capitaliste
La journée mondiale de l'alimentation du 16 octobre était en France la première journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. On nous a fait frémir et nous indigner : 20 kilos d'aliments en moyenne jetés par chacun en France par an, 1,6 milliard de tonnes à l'échelle du monde, qui coûteraient 565 milliards d'euros, alors qu'il y a tant d'affamés et de mal nourris.
L'objectif était surtout de culpabiliser les consom-mateurs, en évitant de mettre en cause les véritables responsables de la faim dans le monde. Le ministre délégué à l'Agroalimentaire a d'ailleurs montré du doigt « une société de surconsommation ». Surconsommateurs, les ménagères qui calculent au plus juste pour nourrir convenablement leur famille, les chômeurs qui se serrent la ceinture, les retraités qui achètent pâtes et pommes de terre pour le mois ?
Le gaspillage alimentaire n'est que bien peu le fait du consommateur. Il intervient pour plus de 50 % dans les phases de production, récolte et stockage. Il y a ensuite les pertes au niveau de la distribution et de la vente. Et personne n'a évoqué les quantités d'aliments détruits ou stockés pour maintenir ou faire monter les cours ou pour réaliser du profit. Cela s'appelle la spéculation.
Le capitalisme est un système social qui gâche, et pas seulement les aliments. Le sous-équipement des paysans du tiers-monde, l'industrie militaire, les centaines de millions de chômeurs, c'est un gaspillage que les dames patronnesses patentées du capitalisme oublient de mentionner.