Réforme des retraites : Hollande-Ayrault dans les pas de Sarkozy-Fillon17/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2359.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme des retraites : Hollande-Ayrault dans les pas de Sarkozy-Fillon

Les députés PS ont adopté, mardi 15 octobre, le projet de loi gouvernemental sur les retraites. La durée de cotisation pour une retraite à taux plein passera progressivement de 41,5 à 43 annuités, rendant illusoire une retraite à 60 ans ou même à 62 ans.

Les cotisations seront augmentées. La majoration de pension dont bénéficient ceux qui ont élevé trois enfants ou plus, jusqu'ici exonérée, sera désormais soumise à l'impôt. Enfin, la revalorisation annuelle des pensions sera reportée du 1er avril au 1er octobre, un grossier tour de passe-passe pour réduire le pouvoir d'achat des retraités tout en se défendant de le faire.

Le PS, qui manifestait en 2010 contre la réforme de Sarkozy-Fillon, procède donc à une réforme en tous points semblable, qui va obliger les salariés à travailler plus longtemps pour une pension encore réduite. La prise en compte de la pénibilité, alibi du PS, reste à préciser dans un décret futur. Autant dire qu'elle ne concernera, au mieux, qu'une minorité de salariés, et de façon très limitée.

Les confédérations syndicales auraient voulu permettre à cette réforme de passer qu'elles ne s'y seraient pas prises autrement. La CFDT l'a tout bonnement soutenue. Quant aux confédérations prétendument opposées, elles ont commencé par participer à la mise en scène de la « concertation gouvernementale », comme si quelque chose de bon pouvait en sortir. Riposter à la dégradation programmée aurait nécessité au contraire un véritable plan de mobilisation des travailleurs. Or, si une journée de grève et de manifestation a mobilisé plusieurs centaines de milliers de travailleurs le 10 septembre, à l'appel de la CGT, de la FSU, de FO et de Sud, elle n'a eu de suite que le mardi 15 octobre. Après avoir démobilisé leurs militants, les centrales syndicales se sont livrées à un enterrement de première classe.

La CGT, la FSU et Sud ont organisé une mobilisation à minima, en milieu de journée et sans appel à la grève, avec des cortèges symboliques. Et FO, pour qui le texte comprenait des « avancées », s'est contentée d'un rassemblement place de la Concorde à Paris. Les participants à ces mobilisations ont eu raison de saisir cette occasion d'exprimer leur refus de la politique gouvernementale. Mais beaucoup, parmi les manifestants ou en dehors d'eux, pensaient sans doute que décidément, en refusant d'organiser une véritable riposte, les directions syndicales auront fait la courte échelle au gouvernement.

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