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- Lutte ouvrière n°2359
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Il y a 40 ans, octobre 1973 : La guerre du Kippour
Malgré la défaite finale des armées arabes, le conflit allait permettre à l'Égypte, quelques années plus tard, de récupérer une partie de ces territoires dans le cadre d'une paix signée sous l'égide de l'impérialisme américain. Mais cet accord ne changea rien à la situation des Palestiniens qui vivaient sous le joug d'Israël dans les territoires occupés ou qui s'entassaient dans les camps de réfugiés des pays voisins.
Une guerre en germe dans les conflits précédents
La guerre qui commença ce jour-là était la conséquence de celle de 1967. Israël s'était alors emparé de vastes territoires. Le Sinaï et la rive orientale du canal de Suez, désormais fermé à la navigation, étaient occupés par son armée. Le plateau du Golan avait été arraché à la Syrie. La partie orientale de Jérusalem et la bande de Gaza étaient annexées. Un nouveau flot de réfugiés palestiniens était venu grossir la population des camps où croupissaient les réfugiés palestiniens depuis 1948.
Les dirigeants égyptiens et syriens n'envisageaient pas de libérer les territoires palestiniens occupés. Ils pensaient pouvoir obliger les grandes puissances, et notamment les USA, à faire pression sur Israël pour l'obliger à rétrocéder une partie des territoires perdus en 1967. C'était leur seul objectif, même s'ils ne furent pas avares de discours mettant en avant les droits du peuple palestinien à se libérer d'Israël.
Les trois premiers jours furent un succès pour les armées arabes. Les troupes égyptiennes franchirent le canal de Suez, les blindés syriens progressèrent dans le Golan, et un vent de panique souffla dans l'état-major et le gouvernement israéliens. Mais ensuite, les grandes puissances et l'ONU n'ayant pas imposé le cessez-le-feu sur lequel comptaient les dirigeants arabes, l'armée israélienne prit l'offensive. Les USA avaient choisi de mettre tout leur poids du côté de leurs alliés israéliens et monté un pont aérien pour les ravitailler en armements afin de compenser les pertes des premiers jours. L'URSS, alliée des pays arabes, en fit autant de son côté, mais cela ne suffit pas à enrayer l'avance israélienne. Ce fut seulement lorsque l'armée israélienne eut à son tour traversé le canal de Suez, encerclant les troupes égyptiennes, que l'ONU imposa un cessez-le-feu le 22 octobre.
Pour les Palestiniens, toujours la même oppression
Malgré la défaite finale, cette guerre apporta un certain prestige aux dirigeants arabes qui l'avaient menée. Pour la première fois, leurs troupes avaient imposé des reculs à l'armée israélienne. Les pays arabes avaient été solidaires, des contingents de chacun d'entre eux étaient venus renforcer les troupes égyptiennes et syriennes. En Israël au contraire, le gouvernement travailliste fut mis en accusation pour le désastre des premiers jours et cela marqua une étape vers la transmission du pouvoir à la droite quelques années plus tard.
Mais pour la population des territoires occupés par Israël, pour les Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie, rien ne changea. Lorsque la paix permettant à l'Égypte de récupérer le Sinaï fut signée cinq ans plus tard avec Israël, ce fut sous l'égide du président américain Jimmy Carter et dans le dos des Palestiniens. L'alliance avec les USA, la renonciation à affronter l'État d'Israël furent alors le prix payé par le président égyptien Anouar Al-Sadate pour obtenir le rétablissement de sa souveraineté sur les territoires égyptiens perdus en 1967.
Quant à libérer les Palestiniens de l'oppression de l'État israélien, de toute façon, tel n'était pas l'objectif des dirigeants arabes.
À quarante ans de la guerre du Kippour, les Palestiniens subissent plus que jamais l'occupation israélienne.