- Accueil
- Lutte ouvrière n°2358
- PSA Aulnay- sous-Bois : Après les requins, les vautours
Dans les entreprises
PSA Aulnay- sous-Bois : Après les requins, les vautours
1 200 travailleurs de l'usine PSA Aulnay-sous-Bois, dont la fermeture est prévue en mars 2014, sont toujours sans solution d'emploi. Mais le terrain suscite bien des convoitises. Quand Citroën l'avait acheté en 1972 pour une bouchée de pain, il avait déjà fait une opération foncière en revendant les 16 hectares de l'usine de Javel, dans le 15e arrondissement de Paris, pour 375 millions de francs. Quarante ans plus tard, les 160 hectares d'Aulnay, desservis par trois autoroutes, proches de Paris et des aéroports de Roissy et du Bourget, valent cher. Dans son plan secret prévoyant la fermeture du site, en 2011, la direction de PSA escomptait déjà une vente à 300 millions d'euros. Mais on parle aujourd'hui de un à deux milliards d'euros. Les offres se bousculent... mais pour l'instant PSA n'est pas vendeur.
C'est que le trust n'est pas seulement un licencieur, c'est aussi un spéculateur : une gare de métro du Grand Paris Express doit être construite à proximité, et tout laisse à penser que Peugeot attend que les prix grimpent. Quitte à ce que, en attendant, le terrain reste une friche industrielle.
Le conseil régional d'Île-de-France, dirigé par le PS, se dit prêt à mettre un milliard d'euros sur la table pour acheter le terrain avant de le revendre. Comme si l'argent public devait servir à cela ! La seule mesure qui s'imposerait serait l'expropriation. Mais elle ne viendra pas d'un pouvoir politique qui a laissé les mains entièrement libres à PSA pour supprimer 11 000 emplois avec un plan social qui ne lui a rien coûté.
Après avoir exploité à Aulnay des milliers de salariés qui ont fabriqué des millions de voitures pendant quarante ans, PSA va réaliser une nouvelle opération spéculative, avec la bénédiction du gouvernement.