Dans sa campagne pour l'ouverture des magasins le dimanche, le patronat ne s'est pas gêné pour utiliser l'image de salariés réclamant de travailler le dimanche afin d'arrondir les fins de mois. Mais ce que la presse relaye moins, c'est comment le patronat de la grande distribution fait pression sur les salariés pour leur imposer de travailler le dimanche. Bien souvent, des travailleurs ont dû lutter pour imposer que le travail du dimanche reste au volontariat, et l'on sait que la limite entre volontariat et obligation est de plus en plus ténue dans ces entreprises où les salaires sont bas, les contrats précaires légion et les pressions continuelles.

Ainsi durant deux années, entre 2009 et octobre 2011, des caissières du supermarché ED-Dia d'Albertville ont lutté contre leur direction qui voulait les forcer à travailler le dimanche. Pendant 102 dimanches elles ont tenu un piquet de grève devant le supermarché où elles travaillaient la semaine, avant finalement d'imposer que leur direction cesse de leur imposer ce travail du dimanche. À Perpignan, en 2011, Auchan avait voulu ouvrir plusieurs dimanches en été sans même respecter les procédures légales. C'est l'action des syndicats qui avait empêché le patron de faire ce que bon lui semblait en toute illégalité.

Quand les travailleurs se défendent, ils n'ont pas seulement affaire à des patrons sans scrupule, mais aussi aux campagnes de médias complaisants.