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- Lutte ouvrière n°2357
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Dans les entreprises
Heuliez (Deux-Sèvres) : Sauver l'outil, ou les ouvriers ?
Le tribunal de commerce de Niort a prononcé lundi 30 septembre la liquidation de l'entreprise de carrosserie Heuliez de Cerisay, dans les Deux-Sèvres, lui accordant cependant un mois de délai pour trouver une solution.
Nous ne laisserons pas « les prédateurs ou vautours dépecer Heuliez : pas de ça sur le territoire Poitou-Charentes », s'est indignée Ségolène Royal, la présidente de la région, faisant mine ainsi d'oublier ce qui advint, par exemple, du matériel de New Fabris, à Châtellerault, en 2009, vendu à l'encan après la liquidation de cette entreprise... et des 366 emplois d'alors ! Elle annonce la création d'une société d'économie mixte (SEM)dans laquelle le conseil régional apporterait 650 000 euros, soit 85 % du capital, en attendant d'hypothétiques commandes, qui pourraient peut-être venir de Volkswagen, mais rien n'est moins sûr.
Ce serait encore de l'argent public injecté, après les cinq millions versés en 2009 par la région, auxquels se sont ajoutés dix millions d'aides de l'État, ce qui n'avait pourtant pas empêché les prédateurs de dépecer l'usine ! Celle-ci, qui comptait encore 1 500 salariés à l'époque, était passée entre les mains de différents repreneurs qui s'étaient empressés de la revendre par morceaux, laissant à chaque fois des ouvriers sur le carreau. Heuliez SA ne compte plus à présent que 287 salariés, qui vont être licenciés le 31 octobre.
Si la SEM annoncée voit le jour, seuls quinze d'entre eux seraient réembauchés pour assurer « le maintien de l'outil de travail », un outil « de grande qualité, qui a de la valeur et que la région revendra s'il n'y a pas de débouché industriel », a ajouté la présidente de la région, qui se félicite de sauver les machines. Quant à sauver les emplois, ce n'est pas une priorité... royale.