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- Lutte ouvrière n°2357
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Crédit agricole : Un accord de mobilité de l'emploi... pour supprimer encore plus d'emplois
En terme de sécurité des emplois, comme on pouvait s'en douter, les salariés de Cacib ont tout à craindre de cet accord. La direction, par l'intermédiaire du responsable des relations sociales, est on ne peut plus claire : « Nous voulons un maximum de souplesse dans la gestion de l'emploi. » Et, en l'occurrence, souplesse rime avec rapidité. À partir du moment où il aura été informé de la modification de son poste, le salarié aura huit jours pour invoquer d'éventuelles contraintes personnelles et familiales, puis un mois pour accepter ou refuser le poste qu'on lui propose. En un mois donc, il devra choisir entre un poste qui ne lui convient pas forcément au CA ou Pôle emploi !
Personne, chez Cacib, ne s'étonne de la rapidité avec laquelle la banque a saisi l'opportunité offerte par l'ANI. En effet le Crédit agricole (160 000 salariés dans le monde) taille dans ses effectifs, comme les autres banques d'ailleurs. En 2011, il a annoncé la suppression de 2 350 postes, dont 850 en France. Il a vendu sa filiale grecque Emporiki, son courtier asiatique CLSA à la société chinoise Citics, et s'est séparé de sa société de Bourse Cheuvreux, vendue au courtier Kepler, qui n'a repris que 20 % des 700 salariés. La dernière mesure, fin 2013, est un dispositif de retraite anticipée pour les salariés proches de la retraite. Pour le moment, les salariés qui vont pouvoir partir en retraite avec une prime améliorée, ou partir plus tôt avec un congé de fin de carrière, sont dans l'ensemble satisfaits. Mais tous sont bien conscients que, pour ceux qui restent, les années à venir ne seront pas roses. Car il semble clair que tous les départs ne seront pas remplacés, puisque la direction ne cache pas que son but est de faire des économies.
En effet, quand le Crédit agricole parle de mobilité d'emploi, il faut comprendre économies et mobilité vers la sortie, tout cela à l'aide de la loi ANI.