Beauvais (Oise) : Des migrants à la rue02/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2357.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Beauvais (Oise) : Des migrants à la rue

Mercredi 18 septembre, le comité Solidarité migrants de Beauvais organisait un rassemblement devant la préfecture de l'Oise pour dénoncer les conditions d'existence des migrants.

Depuis le mois d'avril dernier, 96 personnes, venues du Congo, d'Angola, du Kosovo, de Russie, de Chine, d'Arménie, ont séjourné plus ou moins longtemps dans la rue. Certains n'ont eu aucun hébergement depuis six mois. Une femme est restée sans abri pendant 26 jours avec ses enfants. À ce jour, 46 personnes errent encore dans les rues de Beauvais. Parmi elles, deux bébés et leurs mères, et plusieurs enfants en bas âge. En semaine, ils peuvent avoir accès à des repas chauds et à des douches, grâce aux organisations caritatives locales, mais pas le week-end puisque celles-ci sont fermées.

Ce que demandent ces familles, c'est simplement un toit, même provisoire. Ce qui est loin d'être impossible à Beauvais, les anciens locaux de l'Opac étant vides, de même que ceux de l'ancien commissariat. Au lieu de cela, au nom d'un arrêté municipal pris par la maire UMP de Beauvais interdisant le « camping sauvage », la police harcèle les demandeurs d'asile et les fait décamper de chaque endroit où ils arrivent à se poser. Quant au conseil général socialiste, il ne lève pas le petit doigt, ignorant son obligation légale de protection de la petite enfance. La préfecture se contente, elle, d'envisager une solution « rapide » pour les femmes et les enfants.

Une famille arménienne est menacée d'expulsion depuis le mois d'avril. À ses enfants, scolarisés à l'école maternelle Jean-Moulin, la mairie vient de supprimer la cantine gratuite qu'elle leur avait pourtant accordée jusqu'en juin dernier.

Cela se passe dans un pays qui prétend ne pas pouvoir « accueillir toute la misère du monde », mais où les 500 premières fortunes professionnelles se sont accrues de 25 % depuis un an.

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