Toulouse AZF : Douze ans après, le combat contre Total continue26/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2356.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toulouse AZF : Douze ans après, le combat contre Total continue

Il y a douze ans l'usine AZF explosait à Toulouse. On se rappelle les dommages irréparables causés : 32 morts, des milliers de blessés et des dizaines de milliers de sinistrés. On se rappelle aussi les multiples manoeuvres du groupe Total pour échapper à ses responsabilités : les campagnes de presse destinées à fabriquer l'opinion, que ce soit pour désigner comme terroriste un intérimaire mort dans la catastrophe, ou pour présenter l'usine AZF comme un modèle de sécurité.

Il y a un an, la cour d'appel a fini par rendre son jugement. Elle a affirmé que c'est le dépôt accidentel du contenu d'une benne de déchets vingt minutes avant la catastrophe qui en est la cause. Et elle a ajouté : « En agissant de la sorte, il y a eu faute caractérisée et grave de l'industriel. Le groupe Grande Paroisse et le directeur ont laissé se créer les conditions qui ont permis la réalisation du dommage. Ils sont pénalement responsables. »

C'est précisément ce que le groupe Total ne peut accepter. Ne voulant admettre que ses méthodes d'exploitation soient révélées au grand jour, il fait donner une armée d'avocats et d'experts pour contester le jugement AZF. Ainsi il a déposé une question prioritaire de constitutionnalité, puis un pourvoi en cassation, et il fera sans aucun doute un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme si toutes ses démarches sont déboutées.

Le 21 septembre, date anniversaire de l'explosion, la mairie de Toulouse cette année encore a proposé aux victimes de se recueillir avec les représentants du groupe Total pour une grande réconciliation... et la presse unanime s'est étonnée que cette réconciliation attendue n'ait pas pu avoir lieu.

Comme tous les ans, l'Association des sinistrés du 21 septembre a appelé à un rassemblement au rond-point du même nom, non pour se recueillir, mais pour rappeler que, le groupe Total continuant à se battre, cela impose de continuer à résister au rouleau compresseur de la puissance capitaliste. Lors de la prise de parole, il a été rappelé que, même minoritaire, le combat des sinistrés et des salariés contre Total a pesé sur les événements, et que pour l'instant la justice leur a donné raison.

Le groupe Total ne doit pas faire sa loi. En tout cas, il y aura toujours des sinistrés et des salariés pour protester et essayer de l'en empêcher.

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