Le 18 septembre, 600 travailleurs ont fait grève. La CGT appelait à partir de 9 h 30 pour l'équipe du matin et de 17 heures pour celle d'après-midi. De son côté, la CFDT invitait à se rassembler « dignement » devant le building de la direction de 11 h 30 à 14 h 30... « sans défiler dans les ateliers ». Dans les discussions, les ouvriers trouvaient anormal que les syndicats agissent chacun de leur côté.

Le matin, 225 ouvriers se sont rassemblés, puis ont défilé en cortège dans les ateliers en criant « PSA, ton contrat, on n'en veut pas ! », puis, comme ils l'avaient décidé, ils se sont rendus au rassemblement CFDT d'une soixantaine de salariés pour se retrouver ensemble. Fait rare, 50 techniciens du centre d'essais de Belchamp, situé à quelques kilomètres de Sochaux, ont également débrayé. L'après-midi, c'était au tour de 265 ouvriers de défiler dans les ateliers en scandant « Impôts, EDF, TVA, gel des salaires, on n'en veut pas ! »

À l'atelier du Ferrage, la sympathie pour les grévistes, plus forte que d'ordinaire, était palpable. Lorsqu'un chef s'en est pris à un ouvrier pour lui intimer l'ordre de travailler ou de se mettre en grève parce qu'il regardait le cortège des grévistes, celui-ci a posé les gants et a rejoint les grévistes sous des ovations enthousiastes.

FO est ouvertement contre la grève, en expliquant que c'est une menace pour la nouvelle 308... voire l'avenir de l'usine ! La CFTC explique qu'il faut attendre la fin des négociations. Sauf que la direction a clairement dit qu'elle voulait économiser 100 millions d'euros, soit 1 000 euros par travailleur et par an. Pas question !