Pôle emploi annonce avoir achevé sa nouvelle organisation, avec l'objectif affiché de « faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin ». En réalité, il s'agit de faire moins pour la majorité des chômeurs.

Sur les 3,9 millions de chômeurs en catégorie A et B (ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois), seuls 133 000, soit 3,4 % du total, bénéficieront d'un accompagnement dit renforcé et seront pris en charge par des conseillers qui ne devraient pas s'occuper de plus de 70 chômeurs chacun. Pour les autres, et en particulier pour ceux qui sont considérés comme « autonomes » (39 % des chômeurs suivis par Pôle emploi), chaque agent pourra théoriquement avoir en charge jusqu'à 350 chômeurs. Le suivi se limitera à la transmission d'offres d'emploi et à un contact ponctuel par téléphone ou par Internet. Fini, l'objectif – d'ailleurs jamais tenu – d'un rendez-vous par mois pour chaque chômeur.

Pôle emploi promet par ailleurs de réduire les disparités entre les agences. Actuellement, en ce qui concerne le nombre de chômeurs suivis par chaque agent, l'écart varie de un à sept, et c'est dans les régions les plus sinistrées (quart nord de la France, Marseille, Seine-Saint-Denis, Réunion, etc.) que les agences disposent du moins de moyens. Une situation qui conduit certains agents à devoir accompagner plus de 500 chômeurs chacun.

Mission impossible malgré les déclarations de Pôle emploi, la situation est donc très loin de s'arranger. Alors que le nombre de chômeurs ne cesse d'augmenter, les moyens mis en place pour les aider ne suivent pas. 4 000 postes créés à Pôle emploi depuis un peu plus d'un an, c'est dérisoire par rapport aux besoins de millions de chômeurs.