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- Lutte ouvrière n°2355
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Leur société
Fête de L'Humanité : Le PCF... à la remorque du PS
Au quotidien, dans les entreprises, bien des militants du PCF font face à la politique patronale dont les coups ont redoublé avec l'aggravation de la crise, et que l'élection de Hollande n'a en rien entravée. Ce n'est plus par le raisonnement mais par les faits qu'on peut voir que ce gouvernement élu avec les voix des travailleurs, y compris avec celles des électeurs du PCF, se situe des deux pieds dans le camp de la bourgeoisie.
Pourtant, à l'approche des élections municipales, préoccupée de sauver sa présence dans les municipalités, la direction du PCF se propose une fois de plus de s'allier au PS. Et pour justifier les accords à venir, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, à l'occasion de son discours de clôture de la fête de l'Humanité, a remis le couvert des illusions dans une prétendue « politique de gauche » que l'on pourrait obtenir d'un « bon gouvernement de gauche ».
Il est compréhensible que nombre de militants soient déroutés. Car s'ils voient clairement leur ennemi dans ce gouvernement qui sert la politique patronale, ils sont attachés aux municipalités de gauche où, au niveau local, ils essaient de limiter les dégâts sociaux du chômage et de la crise. C'est ainsi que le PCF justifie la recherche d'alliances électorales avec le Parti Socialiste. Mais ces alliances sont aussi politiques et apparaîtront donc comme un soutien à la politique antiouvrière du gouvernement qui contribuera, c'est certain, à écœurer et démoraliser toujours plus les travailleurs qui lui faisaient confiance.
Cette politique du PCF n'est pas nouvelle et les militants de ce parti ne peuvent pas ne pas savoir quelles en sont les conséquences. C'est à cause d'elle que depuis des années l'audience du PCF a considérablement reculé et que bon nombre de militants ont été démoralisés.
Entre la politique d'un gouvernement qui s'attaque aux travailleurs et la défense des intérêts de ceux-ci, il faut choisir. S'affirmer communiste devrait signifier lutter pour une société débarrassée du capitalisme, organisée en fonction des intérêts du plus grand nombre, les travailleurs. Il n'est bien sûr pas possible de la proclamer demain, mais au moins faut-il indiquer la voie qui peut y conduire ; celle-ci va bien au-delà de la défense des travailleurs au niveau municipal. Il s'agit d'organiser la classe ouvrière dans la lutte pied à pied contre les privilèges de la classe capitaliste, pour devenir capable de la renverser.
Cette politique-là est présentée comme utopique. Mais elle l'est bien moins que de continuer à courir, élection après élection, après le mirage d'un « bon gouvernement » qui agirait dans le cadre de ce système.