Les deux comptages effectués par l'inspectrice dès la rentrée ont bien sûr été faits pour entériner cette fermeture car, chaque année, tous les enfants, en particulier ceux de parents immigrés, ne sont pas présents dès la première semaine.

Dès le premier jour de la rentrée, les parents se sont aussi mobilisés, ont manifesté contre cette fermeture qui a eu d'emblée comme conséquence de surcharger les classes des grands à 26-27. Et c'est dans la cour d'une école bloquée que le directeur académique a péroré sur cette rentrée prétendue « sereine », mettant en avant les trois créations de postes d'enseignants pour toutes les écoles primaires du département qui comptent plus d'élèves.

Pour désamorcer le mouvement, une enseignante remplaçante a été affectée à l'école, le matin seulement, jusqu'au 15 décembre ; elle s'occupe de 18 élèves. Mais elle peut partir à tout moment ailleurs, tant le manque de remplaçants est criant. Un nouveau comptage est prévu le 15 décembre.

Les parents restent très vigilants. Ils sont d'autant plus mécontents, comme tous les enseignants, que les « rythmes scolaires » imposés par une municipalité voulant être à la pointe dans ce domaine sont aussi passés par là : les activités entre 13 h 15 et 13 h 45 fréquentées par beaucoup d'enfants sont censées avoir démarré avec une ou deux Atsem (agent territorial spécialisé dans les écoles maternelles) selon les jours, sans les animatrices annoncées. Il n'y avait même pas assez de matelas pour la sieste rendue de fait obligatoire, car jusqu'à présent c'est la seule activité « périscolaire » possible dans cette tranche horaire !

Les dégâts causés par les suppressions massives de postes ces dernières années ne sont pas près d'être réparés : il y a toujours autant de tout-petits qui ne sont plus accueillis en maternelle, aucun rased n'a été rétabli, le manque de remplaçants fait qu'il y a déjà des classes sans maître, et la plupart tout autant surchargées.