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Dans les entreprises
PSA Peugeot-Citroën : Un accord de compétitivité pour le profit
La direction de PSA se targue de ne pas toucher au salaire de base. En réalité, dans le cadre des nouvelles lois, l'employeur qui le baisserait devrait s'engager à maintenir l'emploi durant trois ans. Et la direction a affirmé son engagement à... diminuer l'emploi. Un accord de compétitivité n'exclurait pas de nouvelles suppressions d'emplois. D'ailleurs, mardi 10 septembre, au salon de Francfort, le PDG, Philippe Varin a annoncé qu'il n'excluait pas de fermer encore des chaînes de production.
Mais de toute façon la direction voudrait prolonger le gel des salaires en 2014, voire en 2015 et en 2016. Rien que cela représente une diminution du pouvoir d'achat car les prix continuent à augmenter, sans parler de la hausse des impôts et de l'augmentation de la TVA le 1er janvier.
En plus, si la direction ne prévoit pas de baisser le salaire de base, elle s'attaque par contre à l'ensemble de la rémunération : suppression de la prime d'ancienneté au-delà de 15 ans (qui varie de 50 à 100 euros par mois), suppression de la prime de rentrée (187 euros par an), baisse de la prime de nuit (de 18 % à 15 %), baisse de la prime de travail supplémentaire du samedi (de 45 % à 25 %), baisse de l'ACCAC (dégressivité du salaire quand le salarié passe de nuit en équipes de jour).
C'est avec un certain cynisme que la direction a expliqué que les syndicats pourraient décider eux-mêmes quelle prime il fallait baisser et dans quelle proportion... du moment que l'objectif de cent millions d'économies serait atteint.
En plus des rémunérations, la direction veut aggraver l'annualisation du temps de travail. Les samedis et les différentes heures supplémentaires, s'ils ne représentent pas plus de dix journées de travail supplémentaires au total, ne seraient plus payés à la fin du mois. Un bilan entre les heures supplémentaires et les journées de chômage serait fait le 31 décembre. Et de toute façon, si le solde s'avérait positif, les heures seraient payées 25 % plus cher au lieu de 45 % actuellement.
Enfin le chômage partiel ne sera plus rémunéré à 75 % du salaire brut mais à 70 %, alors même que l'État continue à financer de la même façon ce chômage partiel. La différence reste tout simplement dans les coffres de PSA.
C'est donc une attaque en règle sur la seule richesse des travailleurs : leur salaire. Elle vient après l'annonce en juillet dernier de la mise en place des mobilités régionales et des prêts forcés de personnel au niveau national.
La direction prévoit encore d'autres attaques en voulant introduire « l'overtime » (les heures supplémentaires non payées et annoncées au dernier moment) dans les usines, et en supprimant une partie des RTT.
Dans toutes les usines du groupe PSA, des débrayages ont eu lieu à l'occasion de la journée de mobilisation du 10 septembre contre la réforme des retraites. La mobilisation a été inégale d'une usine à l'autre. À Mulhouse, mercredi 11 septembre, 500 travailleurs ont débrayé et manifesté dans le Montage, du jamais vu depuis la grève de 1989. À Sochaux, le directeur de l'usine, qui avait réuni 4 000 salariés pour présenter les accords de compétitivité, s'est fait huer par la salle.
Suite à ces réactions, la direction a annoncé quelques reculs, en particulier sur les primes.
Mais très clairement la riposte devra se manifester et s'organiser au niveau du groupe pour faire encore reculer la direction. Face à une telle attaque, les travailleurs devront être déterminés à se battre pour protéger leurs droits, leur salaire et leurs conditions de vie.