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- Lutte ouvrière n°2352
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Dans les entreprises
Toyota – Onnaing (Nord) : L'exploitation s'aggrave... les profits explosent
Avant les congés, la direction avait annoncé un samedi obligatoire le 31 août, quatre en septembre, deux en octobre, deux en novembre, et deux en décembre. Dès le deuxième jour de la reprise, elle en a rajouté un autre, le samedi 24 août. La raison invoquée était de rattraper un retard de production dû à un problème technique en peinture... Alors que c'est elle qui a rogné sur les moyens et les coûts d'installation des nouveaux robots de ce secteur, qui ont eu du mal à démarrer.
Dans tous les ateliers, les heures supplémentaires en fin de journée ont repris de plus belle.
Jusqu'en février, l'usine tournait en trois équipes de production, presque 22 heures sur 24. Depuis, nous ne sommes plus que deux équipes. Mais toutes ces attaques contre les conditions de travail ont abouti à ce qu'on produise aujourd'hui plus de voitures avec deux équipes qu'avec trois, et 200 travailleurs en moins.
Pour justifier les conditions de travail et les salaires, l'explication qu'elle nous sert régulièrement c'est que l'usine Toyota d'Onnaing (TMMF) ne serait pas rentable, qu'elle produirait à perte. C'est un gros mensonge, issu d'un artifice comptable, et qui permet en plus à Toyota de payer moins d'impôts sur les bénéfices : ainsi, les voitures produites par TMMF sont vendues 10 000 euros à TME (Toyota Europe), qui, elle, les revend entre 16 000 et 19 000 aux clients !
D'ailleurs, d'après une étude récente qui compare les bénéfices tirés par véhicule vendu pour les différents constructeurs automobiles, le groupe Toyota est en haut du classement, pour ce qui est des constructeurs qui produisent des voitures en masse, et gagnerait 1 801 euros par véhicule. Et ce ne sont là que les chiffres officiels sous-estimés par rapport à la réalité...
Quant aux bénéfices réalisés par le groupe Toyota au niveau mondial, ils font un bond spectaculaire cette année : ils atteignent 4,32 milliards d'euros pour le premier trimestre 2013 (un chiffre presque multiplié par deux par rapport à l'exercice précédent) et Toyota table sur 12,1 milliards d'euros sur l'année (en hausse de 53,8 %). Une part de ces chiffres s'explique peut-être par le cours du yen, favorable ces derniers mois pour les constructeurs japonais. Mais il n'y a aucun doute à avoir : c'est sur la base de notre exploitation renforcée depuis des mois que ces bénéfices se sont accumulés, et ce à l'échelle de l'ensemble du groupe.
Pour embaucher massivement, améliorer les conditions de travail et augmenter les salaires, il faudra imposer aux actionnaires de prendre sur ces profits.