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Dans le monde
Armes chimiques : Les guerres sales se suivent... et se ressemblent toujours
Les images que l'on a pu voir des victimes des gaz toxiques envoyés par l'armée syrienne sur la population de Ghouta, dans la banlieue de Damas, ont montré toute l'horreur de ces armes. Massacrer ainsi une population, plus d'un millier de femmes, d'enfants, les faire mourir dans des souffrances atroces est monstrueux.
Mais il faut quand même rappeler que ce type d'arme a d'abord été mis au point et utilisé par les mêmes grandes puissances qui aujourd'hui s'en indignent. Pendant la Première Guerre mondiale, les gaz furent largement utilisés, des deux côtés du front. À la fin du conflit, l'utilisation des gaz fut interdite, mais cela n'empêcha pas les États européens de continuer à en fabriquer et à en stocker. Aujourd'hui encore, toutes les armées qui en ont les moyens poursuivent les recherches sur les armes bactériologiques, chimiques ou autres, bien autrement meurtrières que le gaz moutarde ou l'ypérite utilisés durant la guerre de 14-18.
Ce n'est pas une quelconque sollicitude vis-à-vis des populations civiles qui freina l'utilisation des armes chimiques par les grands États, mais la découverte d'armements plus faciles à manipuler, et plus précis. Ainsi les bombes incendiaires au napalm, que les Anglais utilisèrent pendant la guerre civile en Grèce, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et les Américains et les Français dans toutes leurs guerres coloniales, notamment au Vietnam et en Algérie. Les villageois vietnamiens furent ainsi brûlés vifs, et ceux qui survécurent en portent encore les séquelles. Sans parler de la bombe atomique que l'armée américaine largua sur les populations civiles d'Hiroshima et Nagasaki et qui constitue la plus meurtrière arme de destruction massive jamais utilisée jusqu'à nos jours.
La « ligne rouge », cela fait longtemps que les grandes puissances l'ont franchie.