Comme première réflexion collective de la rentrée, le gouvernement s'est penché sur sa vision de la France dans dix ans, ou en 2025 (ce qui en fait douze).

Que des hommes politiques se projettent dans l'avenir, même un peu lointain, rien d'anormal. Encore faut-il que cette prospective, partant des réalités concrètes, décrive en toute logique ce qui peut être réalisé compte tenu de la situation présente et de la politique mise en oeuvre. Tout le reste n'est qu'incantation et pure spéculation.

En guise de « l'espérance et du projet stratégique » demandé par Hollande, les quelques ministres qui se sont pliés à l'exercice ont rendu de ternes copies.

Ainsi Moscovici a estimé qu'il était « réaliste » de prévoir un « retour au plein emploi » en 2025. Comment et par quelle voie ? Cécile Duflot voudrait une situation où l'accès au logement « ne sera plus un facteur de stress ou d'incertitude, mais une étape plaisante de la vie ». Comment et par quelle voie ?

Chacun a donc peint sa petite part de rêve, excepté le commissaire général à la stratégie et à la perspective qui a déclaré que la France dans dix ans « sera à coup sûr plus vieille, plus petite et moins riche ».

En tout cas, d'ici la fin du mois (et pas dans dix ans, ni douze ans !), a promis le chef de l'État, des « réponses seront apportées » sur plusieurs questions, dont le budget 2014 et les retraites. Bref, on ne va pas tarder à retomber des doux rêves à la dure réalité.

Hollande a cité Bergson qui disait « l'avenir n'est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire ». Effectivement, l'avenir sera ce que nous, les travailleurs, en ferons. Alors à nous d'agir pour de vrai et pas en rêve !