Cette annonce est tombée à pic pour justifier le système d'espionnage planétaire que l'administration américaine a mis en oeuvre, et qui a notamment été révélé par l'informaticien Edward Snowden. Cela étant, la menace d'attentats est peut-être bien réelle, tant les exactions commises chaque jour par l'impérialisme américain et ses alliés ne peuvent qu'entraîner des réactions, et sont les meilleurs recruteurs pour al-Qaida.

Il faut rappeler que le sud du Yémen est bombardé sans répit depuis des années par des drones, sous prétexte de liquider des chefs terroristes embusqués dans les montagnes. Selon les estimations les plus modérées, 700 personnes auraient déjà été tuées, dans cette guerre qui n'a jamais été déclarée et qui est menée par la CIA et les forces spéciales de l'armée américaine.

Des villageois sans électricité ni eau courante, auxquels les dirigeants corrompus de l'État yéménite ne se sont jamais intéressés, même pas pour construire des routes dans leur région, voient passer jour et nuit des engins volants à cinq millions de dollars pièce, lancés depuis Djibouti et commandés par des experts installés dans des bunkers au Nevada, à 12 000 km de là. Parfois, ils détruisent leurs maisons, tuent leurs enfants ou leurs voisins. Voilà ce que représentent pour eux l'Occident et sa technologie.

Les dirigeants français sont solidaires de cette sale guerre, qu'Obama a intensifiée depuis deux ans, d'autant qu'ils en mènent une autre, plus à l'ouest, au Mali, en définitive pour protéger les intérêts économiques d'Areva, Bouygues ou Bolloré. Comme en Irak ou en Afghanistan, les interventions des uns comme des autres n'apporteront jamais la paix, mais de nouvelles injustices, et ne peuvent que susciter de nouvelles vocations de terroristes.