Politique de la ville : Les sigles changent, la misère reste14/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2350.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Politique de la ville : Les sigles changent, la misère reste

François Lamy, le ministre de la Ville, prétend avoir tiré les leçons des échecs de près de quarante ans de politique de la ville, durant lesquels les gouvernements ont cherché à masquer l'absence de moyens réels derrière une avalanche de plans, de sigles, de formules et de classements en zones (Zones urbaines sensibles, Zones franches urbaines, Zones de redynamisation urbaine, Quartiers populaires, etc.).

Dans les 751 zones urbaines sensibles (ZUS), la crise a encore dégradé le cadre de vie et accentué la misère : le pourcentage des personnes vivant avec moins de 964 euros par mois y est ainsi passé de 30,5 % en 2006 à près de 38 % en 2012. En parallèle, le taux de chômage y a augmenté de plus de 2 % en 2012. Près d'un quart des habitants de ces quartiers, bien plus que dans le reste du pays, ont déjà renoncé à des soins pour des raisons financières. Dans ces ZUS, 43 % des jeunes sont sans emploi et les 5 000 promesses d'emplois « francs » ou « d'avenir », qui leur sont réservés, ne pourront être que des gouttes d'eau dans l'océan du chômage.

Lucide, Lamy dans une interview à La Libre Belgique le reconnaît à demi-mot : « Je ne réglerai pas le problème du chômage dans les quartiers si la question n'est pas réglée au niveau national », et plus loin de conclure : « Les résultats ne seront perceptibles qu'à long terme, c'est l'affaire d'une génération. » Tenter de faire patienter en attendant, c'est cela le vrai travail du ministre.

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