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Dans les entreprises
Nos lecteurs écrivent : Les sales méthodes des patrons de l'informatique
Je travaille dans l'informatique pour des grandes entreprises, notamment des banques, depuis une dizaine d'années.
Jusqu'à ces derniers temps, l'informatique était un des secteurs les moins touchés par la crise, y compris après 2008. Mais depuis environ deux ans, beaucoup de grandes entreprises reportent ou abandonnent des projets et taillent dans les effectifs des équipes informatiques, et les offres d'emploi commencent à se raréfier.
Il ne faut pas se fier au nombre d'offres officiellement publiées ; beaucoup sont fictives. Les sociétés de service veulent laisser croire qu'elles sont toujours aussi dynamiques et ont toujours autant de contrats, en publiant de fausses offres d'emploi avec des descriptifs généraux, qui lorsqu'on y postule restent toujours sans réponse. Ce genre de fausses annonces est bien connu de tous les informaticiens.
Cela fait longtemps que ces grands groupes, afin de ne pas embaucher en interne, ont souvent recours à des entreprises sous-traitantes qui sont les importantes sociétés de service en informatique, qui font appel à leur tour à de plus petites entreprises pour leur fournir du personnel. Ainsi, dans un même bureau, on retrouve des salariés travaillant sur le même projet et embauchés par des entreprises avec des statuts et des salaires très différents. Cela permet aux grands groupes et aux grandes sociétés de service en informatique de se débarrasser de salariés sans avoir à supporter le moindre coût. En bout de chaîne, tout retombe sur les plus petites sociétés de service... et évidemment sur leurs employés.
Mais, avec l'aggravation de la crise et la crainte de fins de mission prématurées, on voit depuis plusieurs mois se développer une nouvelle pratique dans ces petites sociétés de service. Profitant de la pression du chômage, elles n'hésitent pas à imposer (dans l'illégalité et le secret le plus total) comme condition d'embauche la signature par avance d'une lettre de rupture de contrat non datée, qu'elles pourront utiliser si jamais elles en ont besoin. Et cela ne concerne pas seulement les jeunes. Des informaticiens seniors qui ont perdu leur emploi se retrouvent à devoir accepter ce genre de pratiques pour retrouver du travail.
L'informatique, qui passe pour une branche épargnée par la crise, ne l´est évidemment pas. C'est même une branche où les patrons ne sont pas en retard pour piétiner le peu de lois qui protègent les salariés.