Les jeunes étrangers isolés sont des mineurs, parfois des enfants, qui arrivent sans liens familiaux en France. La loi oblige, et c'est bien le moins, à les considérer non comme des sans-papiers illégaux mais comme des enfants à la rue. Pour cela, ils sont confiés à l'Aide sociale à l'enfance.

On estime qu'ils sont 8 000 à être arrivés en France depuis le début de l'année, dont 13 pour la Mayenne. Le nombre de ces jeunes augmente dans tous les pays riches, simplement parce que la situation se dégrade partout dans le monde, en particulier dans les pays les plus pauvres. Certains fuient des situations de guerre ou d'oppression, et pourraient être considérés comme réfugiés politiques. Pour d'autres, la famille s'est endettée pour des années auprès de filières mafieuses, dans l'espoir que l'adolescent ait une vie meilleure.

La polémique a une apparence présentable : l'État répartit (depuis peu) ces jeunes sur le territoire, mais n'assume pas les obligations financières qu'il impose aux collectivités territoriales.

S'il s'était seulement agi de s'en prendre aux carences de l'État, il n'y aurait rien eu à redire. Mais formulée par ses représentants de la droite, l'affaire a un fonds nauséabond et s'apparente aux démagogies anti-Roms, anti-gens du voyage, anti-sans-papiers, anti-immigrés, anti-assistés...

« Nous sommes dans un contexte d'étouffement des finances publiques », a dit ingénument un soutien de Jean Arthuis. Mais « l'étouffement des finances publiques » n'est-il pas dû à tous les cadeaux faits aux classes riches pour les aider à maintenir leurs profits, cadeaux auprès desquels l'aide aux jeunes étrangers isolés n'est presque rien ? Tout cela, Arthuis et les siens le savent. Mais que leur importe, pourvu qu'ils parviennent à grappiller quelque influence sur leur droite.

Dans le cas de la Mayenne, c'est pour des raisons aussi sordides que la porte s'est refermée devant deux jeunes filles africaines de 15 ans !