Behr France - Rouffach (Haut-Rhin) : accord de « compétitivité » : un accord de dupes08/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2349.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Behr France - Rouffach (Haut-Rhin) : accord de « compétitivité » : un accord de dupes

À l'entreprise Behr France de Rouffach qui emploie un millier de salariés produisant des radiateurs pour l'automobile, la direction a finalement laissé une journée, jeudi 25 juillet, aux syndicats pour signer ou pas un accord que l'on ne peut qualifier que d'odieux chantage.

Depuis plusieurs mois la direction avait mis les salariés sous pression, les menaçant d'un plan de licenciements dû selon elle à la perte d'un marché. Elle a d'abord retardé les négociations salariales, les faisant dépendre de l'obtention d'un nouveau marché. Ensuite elle a prétendu qu'elle n'obtiendrait ce marché qu'à la condition que les salariés acceptent de rendre des RTT, un gel des salaires pendant trois ans et une baisse des effectifs de 10 %. Puis, profitant de la loi récente du gouvernement socialiste, la direction a proposé un accord de compétitivité, avec le gel des salaires pendant deux ans et la perte de cinq jours (sur quinze) de RTT, contre la promesse de ne procéder à aucun plan de suppression d'emplois dans les deux ans.

La CGC, la CGT et des salariés souhaitant pouvoir bénéficier d'une prime de départ proposée dans l'accord ont alors demandé que soit organisé un référendum sur l'accord, tandis que les trois autres syndicats – CFTC, CFDT, UNSA – et l'inspection du Travail s'y sont opposés. Mais la direction, sautant sur l'aubaine, a organisé le référendum le 28 juin, où deux tiers des salariés ont dit oui, un tiers donc tenant à dire non au chantage. Vendredi 26 juillet, le lendemain de l'ultimatum, tous les syndicats ont finalement décidé de signer l'accord, même ceux qui l'avaient dénoncé. Mais la seule certitude, dans cet accord, ce sont les reculs imposés aux travailleurs car, malgré tout ce qu'elle dit, il est bien sûr possible que la direction tente de supprimer des emplois, et même avant deux ans. De son côté, le président de Behr France a reconnu : « Cet accord va permettre de réduire les coûts salariaux d'environ 10 %. »

Le groupe Mahle, qui est devenu majoritaire il y a un mois à Behr et qui menace déjà de fermer un autre site, à Ingersheim à 20 km de là, avec 270 personnes, est un groupe de 48 000 salariés qui a fait 149 millions d'euros de revenu net l'an dernier. Autant dire qu'il aurait largement les moyens de maintenir les emplois et les salaires de tous, à Ingersheim comme à Rouffach.

Partager