Dans l'affaire Tapie, le journal Le Monde a révélé que des perquisitions, menées début juillet au cabinet d'un de ses avocats, avaient permis de découvrir des notes que Tapie avait adressées depuis 2004 à des hommes politiques de premier plan dont Brice Hortefeux et Claude Guéant. Tapie avait pourtant toujours nié avoir eu des liens avec des personnalités politiques qui auraient pu, d'une manière ou d'une autre, l'aider à faire avancer son dossier sur la vente d'Adidas l'opposant au Crédit lyonnais. Les perquisitions ont aussi trouvé des courriers échangés entre un juge arbitre, Pierre Estoup et un des avocats de Tapie, Maurice Lantourne, tous deux mis depuis en examen pour « escroquerie en bande organisée ».

Pour le juge Tournaire chargé de l'enquête, il est maintenant évident que le réglement « a fait l'objet de négociations directes entre Bernard Tapie, le cabinet du ministre du Budget Éric Woerth et Claude Guéant ».

Ce dont on pouvait se douter devient maintenant une évidence. L'arbitrage qui a permis à Tapie de toucher 403 millions d'euros avait donc été préparé de longue date et bien du monde s'était employé à faire avancer les intérêts de celui-ci. Pour se défendre contre les révélations du Monde Tapie a pour le moment répondu : « 98,5 % de ce qui était écrit est bidon » ou « ce ne sont que des projets qui d'après maître Lantourne n'ont jamais été envoyés ». Comme disait l'autre : « Mentez, mentez il en restera toujours quelque chose ».