- Accueil
- Lutte ouvrière n°2347
- Contrats d'avenir : Les postures de Hollande et son bilan
Leur société
Contrats d'avenir : Les postures de Hollande et son bilan
Le bilan des contrats d'avenir à ce jour montre l'indigence de mesures censées à elles seules « inverser la courbe du chômage ». L'objectif annoncé était de 100 000 contrats signés par an. Or à la fin du mois de juin, à peine un tiers était atteint, un peu plus de 30 000 contrats, la moitié dans des associations et environ un tiers dans les collectivités locales ; la part du secteur privé s'élevant de 8 à 10 % des contrats seulement.
L'État ne signe pas directement ces contrats, destinés à des jeunes de 16 à 25 ans, sans diplôme ou de niveau CAP-BEP. Il se contente d'en financer une partie : 75 % pour les contrats signés par des associations et des collectivités locales, 35 % pour ceux signés par des entreprises privées.
Les patrons, qui profitent des nombreux dispositifs d'aide à l'embauche existants, mais n'embauchent que s'ils le jugent nécessaire de toute façon, se plaignent des 35 %, qu'ils jugent insuffisants. Pour une association ou une collectivité locale, un jeune embauché, même avec 75 % d'aide de l'État, cela représente à peu près 7 000 euros par an. Étant donné les difficultés financières des collectivités – dues au désengagement de l'État – il n'est pas étonnant qu'elles ne se pressent pas davantage.
Alors Sapin peut bien affirmer qu'il est sans inquiétude, que les contrats aidés seront boostés à la rentrée, cela ne dépend ni de ses désirs ni de son discours. Le gouvernement n'est pas prêt à interdire les licenciements, ni à créer directement des emplois utiles à la collectivité, il ne peut donc rien faire contre le chômage.
« La pelote des instruments grossit », s'est, paraît-il, félicité un membre de l'entourage de Hollande auprès des journalistes à propos de la dernière trouvaille du gouvernement. Sauf qu'au bout du compte, celui-ci n'a toujours rien tricoté.