Les estimations situaient à 200 000 le nombre de nouveaux contribuables en 2012, du fait du gel du barème de l'impôt sur le revenu. Mais, d'après le rapport annuel de la Direction générale des finances publiques, ils sont en fait près de cinq fois plus.

Auparavant, le seuil des tranches de barème de l'impôt sur le revenu était réévalué chaque année pour tenir compte de l'inflation. Le gel de ce barème, décrété par Fillon fin 2011, s'est traduit par une augmentation de l'impôt sur le revenu pour ceux qui le payaient déjà, et surtout, 940 000 personnes qui jusque-là en étaient dispensées du fait de la faiblesse de leurs ressources ont franchi le seuil d'imposition. Il leur a suffi d'avoir eu une augmentation de salaire ou une revalorisation des pensions de retraites de 1 à 2 % pour devenir imposables.

Hollande a parlé de revoir le montant de la décote pour les deux premières tranches de l'impôt sur le revenu, mais il s'est bien gardé d'annuler cette mesure qui proportionnellement frappe davantage les petits contribuables. Car, outre le fait de faire payer des gens qui étaient exemptés de cet impôt, s'ajoute pour eux la perte d'avantages qui étaient liés à l'exemption. Il en va ainsi pour différentes aides, dont les dégrèvements totaux ou partiels des taxes d'habitation ou foncière, ou encore l'exonération de la redevance audiovisuelle. Dans son Guide fiscal 2013, l'Institut national de la consommation cite l'exemple d'une personne qui, ayant vu sa pension de retraite augmentée de 40 euros dans l'année, doit maintenant payer 850 euros de taxe d'habitation alors qu'elle en était dispensée depuis des années !

Pressurer les petits pour garantir les projets du patronat et donner aux classes riches, voilà la politique de ce gouvernement.