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- Lutte ouvrière n°2343
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Dans les entreprises
SNCF Les Aubrais-Orléans : Effectifs et moyens insuffisants, ça suffit !
Aux guichets, le manque de personnel est tellement criant que les guichetiers ne peuvent presque plus prendre de pause pour aller aux toilettes. Le dimanche, aux Aubrais, la vente n'ouvre qu'à 10 h 15 et avec deux agents seulement. Comme il y a souvent une demi-heure de queue voire plus, les usagers qui attendent et craignent de rater leur train perdent de plus en plus souvent patience. La tension monte et ceux qui en pâtissent sont les cheminots présents en gare, au guichet ou sur les quais.
L'accueil n'est pas mieux loti, avec un seul agent en gare des Aubrais, les samedis et dimanches matins, pour renseigner les usagers, accueillir les personnes handicapées ou les enfants voyageant seuls. Le samedi 15 juin par exemple, pendant vingt minutes, il y avait seulement un agent d'accueil et deux agents d'escale (les agents chargés du départ des trains) pour aider cinq personnes handicapées et un groupe de passagers à s'installer dans quatre trains différents, sans parler de tout ce qui leur restait à faire : départ du train, sécurité, etc.
Au contrôle, la situation n'est pas meilleure. Le 19 juin, un contrôleur sur un train Bourges-Paris a été agressé, ce qui a entraîné une intervention de la police en gare des Aubrais. Informés, les contrôleurs parisiens ont décidé de déposer leurs sacoches, en usant de leur droit de retrait. Les contrôleurs des Aubrais-Orléans ont informé la direction qu'ils soutenaient leurs collègues parisiens et qu'ils feraient de même si la direction leur demandait de les remplacer. Ils comprenaient d'autant mieux leurs collègues parisiens qu'ils ont eux-mêmes fait une semaine de grève en décembre 2012 pour obtenir d'être au moins deux contrôleurs par train, pour éviter ce type d'agressions. La direction s'était engagée après cette grève à mettre deux contrôleurs sur les trains dits sensibles, mais elle n'a pas tenu cet engagement très longtemps. Il reste que, grâce à cette réaction collective, les contrôleurs parisiens ont notamment obtenu la promesse de quelques nouvelles embauches.
Ces exemples sont le lot quotidien de bien des cheminots. Beaucoup ne boivent plus les belles paroles de la direction, et le ras-le-bol se fait sentir dans tous les services.